Jeudi 18 juin 4 18 /06 /Juin 15:11

Voici 3 mois que je connais mon Maître.
Je dis mon Maître avec une fièreté toute particulière, moi qui, il y a quelques mois, disais que je ne serais jamais soumise à un homme, moi qui pensais que, dans ce genre de relation, il n'y avait ni amour ni respect, moi pour qui tous les doms étaient de sales brutes méprisantes et méprisables, tout justes bonnes à cogner sans réfléchir.
Et puis je l'ai rencontré, comme ça, par hasard, sans l'avoir cherché, lors d'une soirée surréaliste qui fera certainement l'objet d'un autre récit. Rien ne nous prédisposait à nous entendre, moi la libertine vanille qui ne croyait plus depuis longtemps au prince charmant et lui, le dom déjà engagé. Mais ce soir là, par défi, par jeu, je l'ai laissé me dominer lors d'une séance particulièrement soft qui était sensée être unique.
Je l'ai laissé et lui ai offert mon corps sans lui abandonner encore mon esprit, mais je sais que, ce soir là, j'ai basculé.
Lentement, il m'a apprivoisée, et mon esprit a suivi mon corps dans son abandon.
Il m'a fait rencontrer des gens fantastiques, Caïman et sa soumise, P et Ch, MP et Ral, S et bien d'autres encore qui sont devenus un peu ma deuxième famille. J'ai découvert dans le bdsm un respect infini. Respect pour les personnes, respect pour les façons de jouer qui sont tellement personnelles. J'y ai trouvé des amis vrais et sincères.
 
Avec mon Maître, nous avons commencé à jouer, de façon de moins en moins soft. Je me suis rapidement découverte soumise sexuelle, puis j'ai appris à apprécier les martinets, la cravache et même la ceinture, les liens, les pinces, la cire, le shibari. A les apprécier, puis à réellement les aimer. Refusant tout d'abord toute trace de nos 'activités', j'ai commencé à en réclamer et me suis surprise à admirer fièrement dans la glace ces marques que mon Maître avait finalement accepté de laisser sur mon corps. Je le provoquais de plus en plus, lui offrant ces occasions de me punir, de me corriger, de m'éduquer.
 
Hier matin, j'ai subi un examen médical douloureux et angoissant. Je savais que son amour pour moi le porterai à me caliner mais c'est d'autre chose dont j'avais besoin. Je savais que c'était notre dernière nuit ensemble avant plusieurs jours, je décidai donc de forcer un peu le destin en lui envoyant, dans l'après-midi, un mail dont je vous livre un extrait : 
 
"Je sais que nous avons tout notre temps devant nous.
Du temps pour jouer

Du temps pour nous aimer
Du temps pour discuter
Tu sais aussi à quel point j'apprécie tes calins, ta tendresse.

Mais aujourd'hui, j'ai besoin d'autre chose.
 
J'ai besoin de déconnecter totalement
J'ai besoin d'être ta chose
J'ai besoin de dureté
J'ai besoin que tu disposes de moi à ta guise (PS. pas de consigne du médecin limitant quoi que ce soit ;) ... seule la douleur pourra peut-être être un obstacle)
J'ai besoin de sentir tes coups, de voir tes marques, de sentir ton emprise sur moi
J'ai besoin de pouvoir m'oublier, l'espace d'une soirée
De n'être plus rien d'autre que ta chose, ta chienne, ta pute, ta salope
De n'exister qu'à travers ce que tu feras de moi
 
Je te le demande parceque je t'aime et que je sais que tu m'aimes
Que pas plus toi que moi n'avons l'intention de me détruire
Que tu as ma confiance absolue pour disposer de moi.
 
Donc, s'il te reste un minimum d'énergie ce soir et si (ET UNIQUEMENT SI)
tu en as ENVIE, fais de moi ce que tu veux, je suis entièrement tienne et tes moindres désirs seront des ordres pour moi."
 
Commence donc une terrible attente ... Va-t'il accepter de me donner ce que je réclame ? Va-t'il préférer jouer sur ma frustration pour mieux me posséder ensuite ? Va-t'il tout simplement être assez en forme, assez disponible mentalement et physiquement pour une séance ?
Au bureau, j'ai du mal à penser à autre chose qu'à cette réponse qui n'arrive toujours pas. Avant de partir, je lui envoie un SMS pour lui dire que j'aimerai qu'il prenne connaissance de mon mail avant que je le rejoigne chez lui. En arrivant chez moi, mon premier réflexe est de me connecter ... Toujours pas de réponse. Je m'inquiète, comme toujours dans ces cas là : et s'il ne m'aimait plus ; et s'il n'avait pas accepté que, pour une fois, je fixe les règles, j'ose demander ; et s'il n'avait plus envie ... Je me concentre sur les enfants, les devoirs, la préparation du dîner, m'offre même le luxe d'un petit somme, épuisée que je suis par mes déboires médicaux. Puis, soudain, s'ouvre enfin sur msn la petite fenêtre tant attendue :
"- Coucou, comment vas tu ?
- Je vais très bien, merci, et toi ?
- Suis en forme ... est-tu sûre pour ce soir ?
- Oui, je suis sûre
- Alors ramène tes fesses en vitesse
- Oui, mon Maître"
 
Mon coeur bat la chamade, je jubile. Dans ma voiture, les gens doivent me prendre pour la dernière des cinglées, je chante, je ris, je me sens heureuse et légère.
Miracle, je trouve tout de suite une place pour me garer et gravis les 5 étages sans m'en appercevoir. Je frappe, il ouvre. Je me jette dans ses bras. Il m'embrasse, nous échangeons 3 mots puis il retourne s'asseoir sur le canapé, face à son ordi. Je prends place à ses côtés et commence à regarder l'écran, machinalement. Je lis tout haut le pseudo de son contact sur un site libertin. Il m'ordonne immédiatement d'arrêter de lire ... Je comprends qu'il organise notre soirée, m'assois en retrait et quitte mes lunettes histoire de ne pas être tentée de lire malgré moi. Nous discutons un moment, puis il me dit d'aller prendre ma douche. Je m'exécute.
 
Quand je suis prête, il me dit de passer une robe très décolletée et des bas, sans rien d'autre, puis de me mettre en position sur le lit ... Il veut me chauffer avant l'arrivée de notre invité. Il me dit juste que c'est un black que je ne connais pas, et que, de toutes façons, j'aurais les yeux bandés.
Il commence à faire rosir mes fesse avec le plus doux des martinets ....Hummmmmmmmm, j'adore. Puis il prépare un peu son matériel. Il se détourne de moi qui suis toujours allongée sur le lit. Je commence à chanter "
une heure, le facteur n'est pas passé, 2 heures" ..... aucune réaction de mon Maître. Je suppose qu'il n'a pas entendu. J'arrive à 8h, quand je l'entends me dire : "Tu es arrivée à quelle heure ?" je lui réponds "8h" "Très bien, alors .... 1h" et paf, un premier coup de martinet sur les fesses "le facteur n'est pas passé ... 2 h" et un 2ème coup ... et ainsi de suite jusqu'à 8h et 8 coups. Je suppose que je suis tirée d'affaire quand il me dit "Au fait, il est passé à quelle heure, le facteur ?" Je m'entends répondre, sans réfléchir "A 8 h" et le regrette aussitôt. Et c'est reparti pour 8 coups juqu'au "8 h, le facteur est passé!!!"
 
Soudain, le téléphone sonne. C'est notre invité. Mon Maître lui donne le code, lui explique comment monter, puis me tend le téléphone en me disant : "
Dis lui que tu as envie qu'il t'encule". Il faut dire que je suis extrèmement pudique dans mes paroles et que mon Maître sait bien que ce qu'il me demande là est extrèmement difficile pour moi. Je dis donc "mon Maître vous demande de m'enculer" ce qui a pour effet immédiat de le facher : "ça n'est pas ce que je t'ai demandé, je ne te dis pas de dire ce que je dis mais de lui demander toi-même de t'enculer!!". Je sais que discuter ne sert à rien et m'entends dire "J'ai envie que vous m'enculiez
" et je lache le téléphone en rougissant de honte et en ricanant bêtement. Mon Maître est ravis de mon embarras. Il me donne les dernières instructions : me bander les yeux et me mettre à quattre pattes sur le lit, bien cambrée, le cul en évidence. J'obéis.
L'homme entre. Il discute un peu avec mon Maitre. Je m'apperçois qu'ils se connaissent bien. Ils m'ignorent totalement, puis j'entends les voix se rapprocher. Ils commentent ce qu'ils voient, me fessent à tour de rôle, flâtent ma croupe de petite chienne, me caressent. Puis mon Maitre offre un verre à notre invité et me dit d'attendre là. Il m'autorise quand-même une cigarette que je devrai fumer sans enlever le bandeau de mes yeux ! La discussion s'éternise puis ils me demandent de les rejoindre dans le séjour. Facile, les yeux bandés !!!! Mon Maître me guide jusqu'à un tabouret de bar. Il me demande de m'y assoir, jupe relevée et jambes écartées, pour qu'ils puissent bien m'admirer. Je déteste sentir les regards sur moi, mais le bandeau me coupe un peu du monde et m'aide à supporter la situation. Mon Maître m'offre un verre, puis une autre cigarette. Je me détend, commence à répondre, à être impertinente comme à mon habitude. Un gros mot : et hop, 10, une réponse déplacée, et 10 de plus, une allusion concernant son âge avancé (aie aie aie, je vais prendre encore !!!) et l'addition continue à enfler. A 80, ils décident que ça suffit et me conduisent dans la chambre pour ma correction.
Et ça commence : 80h, le facteur n'est pas passé, 79h.... et ainsi de suite. Les coups pleuvent par série de 10, de plus en plus forts, sur les fesse, puis le dos. Quand il en reste 20, mon Maître me dit qu'il se réserve les 10 derniers pour quand notre invité sera parti, et que dans 10 coups je me ferais enculer. 10 coups, mais quels coups ... Je retiens mes larmes avec grande difficulté.
Puis il me fait mettre en position et me livre à notre invité. A aucun moment il ne me quitte, il reste là, près de moi, me pince les seins, me parle, me dit que je suis sa pute, qu'il est content de m'offrir comme ça, que je ne m'appartiens plus, tour à tour, il me dit des insultes et des mots d'amour, il me frappe, me fouette et me caresse. Je suis aux anges. Je lui demande de me pincer plus fort, je me sens partir. Comme j'aime être comme ça toute à lui. Il est mon Maître, il ordonne et j'obéis. Il m'ordonne de le sucer. Je les entends tous les deux commenter ma technique. Puis il s'allonge et me dit qu'il va enfin m'offrir ce qui est mon fantasme inassouvi depuis longtemps, une double pénétration. Il me demande de m'empaler sur lui et dit à son ami de me prendre par derrière en même temps. Je ne respire plus, toute aux sensations que j'éprouve. J'aime me sentir remplie comme ça, comblée. Mais il sent aussi que, malgré mon exitation et mes efforts pour ne rien laisser paraître, j'ai mal suite à mes examens médicaux du matin. Il me dit donc que ça suffit pour l'instant. Etant toute proche de la jouissance, je reste encore un moment sur lui jusqu'à être submergée par le plaisir. Lui seul sait me faire jouir de la sorte. Je n'ai jamais rien éprouvé d'aussi fort qu'avec lui. Je m'allonge, épuisée.
Notre invité décide de nous quitter, il faut dire qu'il est déjà 2 h du matin passé !!! Je reste un moment allongée, incapable de bouger. Je les entend se rhabiller en discutant. Puis mon Maître m'appelle et me dit que je peux enlever mon bandeau et voir celui qui vient de me posséder ainsi. Je suis étonnée, d'habitude, il me laisse dans le noir, mais je m'exécute, trop contente de satisfaire de la sorte ma curiosité. Et, surprise, il s'agit de J, un homme que j'avais déjà rencontré en compagnie de mon Maître lors d'une soirée libertine à pluralité masculine organisée à la maison pour un couple de ses amis et pendant laquelle j'étais restée en retrait. Tu parles d'un inconnu !!!  Mon étonnement les fait éclater de rire, ils se sont bien payés ma tête !!!! Dernier verre, dernière cigarette, puis J nous quitte et nous nous couchons.
Au moment de tirer les couvertures, mon Maître me dit que j'ai de la chance d'avoir échappé aux 10 derniers coups. Je rigole sous mon oreiller. Il est allongé sur le dos, moi, sur le ventre, dans ses bras, dans un moment d'une tendresse extrème. Nous commentons la soirée. Puis, tout-à-coup, je lui dis je ne sais plus quelle vacherie, ça a été plus fort que moi, une réplique du tac au tac, sitôt dite, sitôt regrettée et oubliée. Il se lève brusquement. Aie, qu'est-ce que je vais prendre !!!! Mais non, ouf, il se dirige vers l'étagère ou est rangée le réveil et pas du tout du côté de son "matériel". Je l'ai échappé belle!!! Je suis toujours nue, allongée sur le ventre, et il a enlevé les couvertures en se levant. Je révasse, toujours pas redescendue totalement, et ne me préoccupe plus du tout de lui. Et paf !!! Ca, c'est le ceinturon qui vient de s'abbattre sur mes fesses. Je hurle, autant de douleur que d'étonnement. Je l'avais oublié, celui-là !!!! Je les ai pris, les 10 derniers, mais pas au martinet, à la ceinture !!! Ca m'apprendra à me taire !!!!!!!!!
 
Mon Maître adoré,  
Tu as dit hier soir à cet homme que parfois, l'élève surpasse le Maître. Je le prends comme un compliment, même si je ne te surpasse en rien. Je progresse parceque tu as trouvé les mots, les gestes pour me guider, pour me mettre en confiance. Parceque ton amour me porte au delà de mes limites, me pousse à les dépasser. Parceque tu me donnes envie.
Je suis peut-être une soumise atypique, je ne me prosterne pas devant toi, je te tutoie, mais tu sais que je te respecte plus que n'importe qui. Je te respecte pour ce que tu es, pour ce que tu m'apportes, pour m'avoir réconciliée avec moi-même. Je te respecte et je t'aime par dessus tout, et aujourd'hui, je suis à toi, corps et âme, et en m'acceptant comme soumise, tu as fait de moi la plus heureuse, la plus épanouie des femmes.
Merci
Ta So



Par So - Publié dans : Récits
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Commentaires

Très jolie déclaration d'amour. Je vous souhaite beaucoup d'autres bonheurs dans vos jeux.
commentaire n° :1 posté par : Lyzis le: 19/01/2008 à 09h37
Merci beaucoup Lyzis. J'ai fait un tour sur votre blog et vos textes sont délicieux ... J'y reviendrai ;)
Et peut-être aurais-je un jour le plaisir de vous croiser dans le donjon d'un ami commun.
réponse de : So le: 25/01/2008 à 13h25
Un texte étonnant... Une nouvelle personnalité..... Quoi que rire.... Mais très bien écrit.....
commentaire n° :2 posté par : BL le: 22/01/2008 à 23h10
que du plaisir à lire votre texte ma 2 mousquetaire continue comme ça prend ton plaisir avec ton Maitre et tu feras de moi la plus heureuse des Présidentes des soumises .Je le dis haut et fort attention a mes soumises La Présidente RAL
commentaire n° :3 posté par : Ral le: 24/01/2008 à 16h47
Merci chère Présidente,
Je t'adore
Bisous
réponse de : So le: 25/01/2008 à 13h38
Tout bon tout ça, voilà un blog et une soumise qui font plaisir à lire... et à fréquenter. Bizzz ma jolie! S
commentaire n° :4 posté par : Scipio le: 04/02/2008 à 22h44
merci
tout le plaisir est pour moi ;)
bisous
réponse de : So le: 04/02/2008 à 23h10
Ma chère Sophie, tu m'épatte et tu est extraordinare de féminité ,de sexe et d'envie, continue comme ça, gros bisous à vous deux
commentaire n° :5 posté par : Sylvain le: 08/02/2008 à 20h31

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  • : So ... Journal de bord d'une soumise
  • So ... Journal de bord d'une soumise
  • : amateur
  • : Une dose de BDSM, un zeste d'érotisme, une touche d'émotion, un brin d'exhibitionnisme... Voici la recette de ce blog. Il est ouvert aux amis et à tous ceux qui, comme moi, croquent la vie à pleines dents. Etroits d'esprit et grands moralisateurs, passez votre chemin, vous n'avez pas votre place ici. Les autres sont bienvenus, pour lire, ou mieux, laisser un com ... A vos plumes ....
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